Paper doll

 

A une vingtaine et quelque d'années de là nacquis une petite fille que les heureux parents nommèrent Lucille. 

La fillette grandit au sein d'un foyer aimant, et devint une adolescente heureuse. Ses parents lui transmirent le goût de la littérature qui devint très vite pour la jeune fille une passion dévorante. 

Lucille étudia. Elle aspirait à devenir, plus tard, romancière. Mais savait que d'ici là, il lui faudrait travailler. Ce qu'elle fit donc. 

 

Devenue une jolie jeune femme, elle est employée comme serveuse dans un restaurant traditionnel où elle travaille en continu, huit heures par jour. En attendant de trouver mieux, quelque chose qui lui plaise vraiment. 

 

Lucille, c'est cette gentille tête vaguement rousse toute timide qui se trasformera en moulin à parole si vous la lancez sur son sujet de predilection. Une aspirante romancière qui aime les jolies robes, les corsets, le piano et surtout les livres.

Elle a fait de son appartement une place forte de la littérature où se côtoient Emile Zola et Tim Powers, Fabrice Colin et Maurice Limat, Tolkien et Grangé, ou encore Stendhal et Pierre Bottero. 

Des livres par centaines, du sol au plafond. Lucille les dévore tous avec passion, avec amour. Elle les aime pour les rêves et les réflexions qu'ils renferment.

 

D'après elle, lire un livre c'est s'abreuver à l'âme de son auteur. Se nourrir de ses songes pour s'en créer de nouveaux. mais la rouquine les aime aussi pour leur beauté. Surtout s'ils sont vieux, odorant et poussiéreux, reliés. Et plus encore s'il s'agit d'une rareté ou d'une antiquité revêtue de cuir et de dorure. Alors vous verrez ses grands yeux noisettes se remplir de convoitise, d'étoiles d'amour, pétiller d'envie et de joie, même s'il lui faut passer un salaire quasi complet pour se procurer l'objet de ses voeux.

 

Véritable pelote d'émotions et sentiments en tout genre, Lucille soupire après ses chimères, loin de se douter que parfois celles-ci revêtent les teintes de la réalité...